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SAUGUES
A près de
1000 mètres daltitude, située sur les Chemins de
Saint Jacques de Compostelle, Saugues a connu au cours
des siècles une activité prospère. Sous lAncien
Régime, la ville dépendait de lévêché de
Mende. La Tour des Anglais, qui domine Saugues, est le
seul vestige dun ensemble de fortifications qui
protégeaient les habitants des pillards.
Aux XVIIe et XVIIIe siècle, Saugues était placée sous
la dépendance des Etats du Languedoc. En 1788, un
gigantesque incendie ravagea plus dune centaine de
maisons dans le centre du bourg. Avec la Révolution,
Saugues changea une fois encore de région administrative
pour appartenir à la Haute-Loire, tout en restant
attachée à lévêché de Saint Flour.
Aujourdhui, Saugues appartient au diocèse du Puy
en Velay. Pendant la dernière guerre, la région de
Saugues fut le siège dun important réseau de la
Résistance. Les attaques allemandes venant du Cantal, du
Velay et du Puy de Dôme se succédaient dans les monts
de la Margeride. Saugues fut épargnée du désastre
grâce au courage de son maire, le docteur Gerbier. En
effet, il se porta garant de ses concitoyens en se
constituant otage des allemands
La fête de la Madeleine, pendant la troisième semaine
de juillet, la semaine musicale de Saugues en août,
ainsi quun pèlerinage de Saint Bénilde, le
dimanche avant le 15 août, rythment lété
saugain.
Musée
fantastique de la Bête du Gévaudan ( 04 71 77 81 22)
On y retrouve lambiance de lépoque, la
peur des populations, les paysages, les légendes ayant
trait à la " Bête " tout au long dun
parcours au milieu de vingt-quatre scènes, soit
soixante-quinze personnages qui racontent cette histoire
fantastique. Les ouvertures ayant été obstruées, on
monte et descend les escaliers en suivant le parcours,
guidé par le son et la lumière à travers les étages
(4 niveaux) et les couloirs de ce musée situé au pied
de la Tour des Anglais.
La Tour
des Anglais ( 04 71 77 81 22)
Classée monument historique, cet édifice du XIIIe
siècle est un exemple rare darchitecture militaire
de lépoque dans la région. Tour seigneuriale
emblématique des Mercoeur en Gévaudan, son nom provient
du siège de la ville par une bande de " routiers
" (que lon appelait aussi " Anglais
"), en 1362. A la Révolution, la tour faillit être
détruite, mais lidée de sa démolition,
susceptible dentraîner quelques dommages aux
habitations voisines, fut abandonnée. On se contenta
alors de supprimer les créneaux. Au début des années
soixante-dix, la tour à fait lobjet
dimportantes restaurations. Elle abrite
aujourdhui un musée de la Forêt et des Métiers,
où sont présentées différentes espèces animales et
végétales de la Margeride. On découvrira également
une grande fresque de lartiste local, Lucien Gire,
qui expose plusieurs peintures sur la vie en pays
saugain. On peut monter jusquau sommet de la tour
pour admirer un magnifique panorama sur le bourg et le
Gévaudan.
Le
diorama de Saint Bénilde ( 04 71 77 82 53)
Installé dans les locaux de lancienne école
publique, qui fut une gendarmerie au XIXe siècle, le
diorama raconte en treize tableaux les principaux
événements de la vie du Frère Bénilde. Ce frère des
Ecoles Chrétiennes a exercé son apostolat à Saugues
pendant vingt et un an, et fut canonisé en 1967 à Rome.
Léglise
Surmontée dun clocher octogonal, elle abrite
une Vierge du XIIème. Trois belles croix de procession
en orfèvrerie sont conservées à la sacristie.
La
Chapelle des Pénitents
Sans intérêt architectural particulier, la chapelle
des Pénitents est remarquable par son retable sculpté
par Vaneau pour le couvent Sainte Marie du Puy en Velay.
Cette assomption de la vierge, classée à
linventaire des monuments historiques, vendue comme
bien national, fut achetée par un pénitent sauguin pour
orner la chapelle. De chaque côté du motif central, où
la Vierge est entourée de quatorze angelots, on
remarquera les deux statues de Saint Ignace, avec le
cur enflammé dans la main droite, et Saint Bernard
prêchant qui tient un parchemin dans sa main gauche.
LA BETE
DU GEVAUDAN
Lhistoire
de la " Bête " du Gévaudan commence le 30
juin 1764, date de sa première victime dans la paroisse
de St Etienne de Lugdarès en Vivarais, se poursuit dans
la région de Langogne, puis de St Chély dApcher,
pour finir dans celle de Saugues où Jean Chastel la
tuera le 19 juin 1767 à la Sogne dAuvers.
Cette épopée meurtrière dure trois ans, dans cette
partie du Gévaudan appelée Margeride, où près
dune centaine de victimes dévorées, blessées y
sont comptées.
Le 31 décembre 1764, lEvêque de Mende évoquera
la " Colère de Dieu " contre ce pays, pour
châtier les humains misérables pêcheurs ; il
préconisera des prières dans toutes les églises.
Tout le pays sera en guerre contre la " Bête
", des chasses, des battues seront organisées,
aidées à coup de primes, dont le pactole finira par
sélever à 9400 livres. Cette traque contre la
" Bête ", sera dabord dirigée par le
capitaine Duhamel et ses dragons, suivis par les Comtes
de Morangiés et dApcher, mais sans résultat. Un
fameux grand chasseur de loup, le gentilhomme normand
Denneval sera délégué par Versailles, mais lui-même
nen tua même pas un. Le roi Louis XV sen
mêlera et y enverra son lieutenant de chasse Antoine de
Beauterne, qui croira avoir tué la " Bête "
au Bois des Chazes le 21 septembre 1765, qui recevra tous
les honneurs à Versailles, et quelques primes.
La " Bête " était donc morte ! non, pas pour
longtemps, au printemps 1766, les tueries reprennent, il
faudra un bon chasseur du pays, peut-être bien un peu
braconnier, même sorcier dit-on pour parvenir à la
débusquer et mettre fin à cette histoire.
Le 19 juin 1767 Jean Chastel abat un autre loup qui,
étrangement, une fois mis en joue, simmobilise et
attend avant dêtre abattu !!!
Cent personnes furent tuées, trente blessées, en trois
ans.
La croyance populaire attribue la totalité des tueries
à un ou plusieurs loups solitaires. Plusieurs fois, en
effet, la " Bête " fut signalée dans un
endroit, tandis quen même temps elle attaquait dan
un autre. Mais la thèse du loup est la moins probable de
toutes : les loups solitaires nattaquent
lhomme que très rarement et uniquement en état de
famine, ce qui nétait absolument pas le cas à
lépoque. De plus les loups ne décapitent jamais
leurs proies. Or, de nombreux cas de décapitations sont
relevés
Une des rares constantes était quaucun homme
adulte nen avait été victime et quelles
avaient eu toutes pour cibles des catholiques dans une
région où les tensions étaient très fortes entre
ceux-ci et les huguenots protestants, très minoritaires,
qui auraient agi par vengeance
Autre supposition : Alain Chastel, le fils de Jean,
était un être étrange et solitaire, vivant en
compagnie danimaux sauvages dressés. Il aurait
lâché ses monstres dans la campagne, et aurait
peut-être même participé directement aux crimes
Une autre hypothèse : Jean Chastel lui-même, meneur de
loups, ou bien se transformant la nuit en loup-garou aux
pouvoirs surnaturels, tuant à la fin un vrai loup pour
tromper les gens et vivre ainsi en toute impunité
On parla dun gentilhomme désuvré aux
instincts pervers, courant la campagne (serial killer).
Certains ont même émis lhypothèse
dextra-terrestres !
CONFRERIE
DE PENITENTS BLANCS
Elle fut
fondée à Saugues le 14 mai 1652 par Monseigneur de
Marcillac, évêque de Mende. La procession du Jeudi
Saint rappelle la Passion : entre les pénitents blancs,
munis de leurs lanternes et des bâtons de la confrérie,
savancent, vêtus de rouge, voilés de la cagoule
et pieds nus, dautres pénitents porteurs de la
Croix et de la colonne aux Outrages.
Rappel
historique.
Le mot pénitent vient du latin paenitens qui est le
participe présent du verbe paenitere: se repentir. C'est
l'état d'une personne qui se présente au prêtre pour
confesser ses péchés et recevoir le sacrement de la
pénitence.
Au IVème siècle, il y avait quatre catégories de
pénitents:
les pleurants : restaient à la porte des églises
les écoutants : restaient dans le vestibule,
les prosternés : avec les catéchumènes, n'assistaient
qu'à la première partie de la messe
les consistants : se mêlaient aux fidèles mais ne
pouvaient participer à l'Eucharistie.
LA
PROCESSION DES PÉNITENTS BLANCS
D'après une gravure satirique de 1583.
La pénitence publique fut remplacée ensuite par des
aumônes ou des fondations pieuses.
Au Vème siècle, voire même plus tôt, des hommes et
des femmes, célibataires ou mariés, se regroupent et
adoptent les conditions de vie imposées par la
discipline canonique aux pêcheurs publics officiellement
réconciliés:
-port d'un habit spécial,
-pratique régulière de la prière,
-plus stricte observance de l'abstinence et du jeûne,
-renoncement aux fêtes mondaines.
Aux XIIème, XIIIème et XIVème siècles, l'autorité de
l'Eglise fut fortement discutée. Au nord de l'Italie,
une association pieuse d'artisans de la laine naît à
Milan en 1178. Appelés les "humiliés", les
membres de cette association étaient des travailleurs
laïcs mariés qui avaient choisi de pratiquer la
pauvreté volontaire et de prêcher la pénitence. Ils
portaient, par pénitence, des vêtements de gros drap
gris et prétendaient amorcer un retour à l'église
primitive.
La plupart des humiliés se réconcilièrent avec
l'église et furent reconnus en 1201 par le pape Innocent
III.
Au XIIIème siècle, toujours en Italie, se créèrent
des groupes appelés les "flagellants". Ils
allaient de village en village en portant la croix, le
torse nu et en se flagellant jusqu'au sang en chantant
des cantiques. Outre ces pratiques, ils assuraient
l'ensevelissement des morts dans les villages.
Cependant, dès 1349, le pape Clément VI interdit les
expéditions des flagellants.
C'est au XIIIème également que naquirent les ordres
mendiants: leur règle imposait la pauvreté, non
seulement des individus, mais des couvents.
Le concile de Trente permit aux ordres mendiants
d'acquérir des revenus, tout en maintenant
l'interdiction de faire des bénéfices ecclésiastiques.
A cette même époque, Saint François d'Assise et ses
premiers disciples se nomment "les pénitents
d'Assise" avant de se constituer en ordre religieux
proprement dits. En 1209, Saint François instituait le
premier tiers Ordre séculier (dit de Saint François).
Constitué de laïcs, hommes et femmes, ce tiers Ordre
est une sorte de congrégation civile dont les membres,
tout en vivant dans le monde, même dans le mariage,
s'obligeaient à mener une vie vraiment chrétienne et à
observer la règle de Saint François, autant du moins
que les exigences de la société pouvaient le leur
permettre.
Du point de vue religieux, les membres de ces confréries
étaient soumis aux mêmes pratiques que les moines,
chantaient les mêmes offices, suivaient les mêmes rites
et exerçaient à l'égard les uns des autres des
principes de solidarité uniquement basés sur la foi
chrétienne.
Très tôt, ils se consacrèrent aux bonnes oeuvres: la
charité d'abord, soit par simples aumônes soit par
fondation puis, après, la charité orientée vers les
autres pénitents, charité interne qu'est l'entraide
mutuelle. De toutes les obligations de charité, la
principale était l'aide apportée à un pénitent au
moment de sa mort, aide morale pour l'aider au passage
dans l'au-delà, et l'une des obligations les plus
suivies par les pénitents, et la mieux réglée était
celle qui s'exerçait à l'occasion des obsèques, les
pénitents s'obligeant à porter en terre leurs
confrères décédés.
Plus tard, ils se chargèrent également d'ensevelir les
morts non pénitents, pratique assurée antérieurement
par les flagellants dont bon nombre rejoignirent les
confréries de pénitents.
L'égalité des frères se montrait surtout concrètement
par le port de l'habit de pénitent qui leur servait
d'uniforme dans les processions et lors des
manifestations cultuelles.
Symbolisme
de l'habit
L'habit des pénitents est l'une des spécificités des
confréries qui surprend bien des gens. Pourquoi les
pénitents portent-ils un sac, une cagoule et un cordon ?
Le respect de cette tradition en plein renouveau ne vient
pas d'un besoin folklorique de se singulariser, mais au
contraire d'exprimer publiquement un engagement personnel
et religieux.
Cet "habit", dont la couleur varie suivant les
confréries ne porte aucun signe permettant d'identifier
un dignitaire ou une fonction exercée par un frère.
C'est l'un des signes extérieurs de l'égalité entre
les pénitents d'une même confrérie et de l'anonymat de
leurs actions, les pénitents intervenant toujours au nom
de leur confrérie.
Le sac. Le mot sac est d'origine sémitique.
C'est le vêtement de toile que l'on portait autrefois en
signe de deuil et de pénitence. Le sac désigne , avec
une connotation évidente de salut, le lieu où le
principe de vie est conservé. Pour le pénitent, le sac
est à la fois sa "livrée" de pénitence, mot
qui symbolise le fait que le pénitent s'offre à tous et
son "bouclier", c'est à dire le vêtement qui
le protège. Lors des cérémonies, et pour défiler dans
la rue, le sac d'ample dimension permet de dissimuler les
vêtements civils et, par là même, les éventuelles
marques de classe sociale qui s'y rattachent. A sa mort,
le pénitent sera enseveli dans son sac qui lui servira
de linceul. La cagoule. C'est une sorte de capuchon
pointu percé de trous au niveau des yeux.
La cagoule, dont le pénitent se couvre le visage en
signe d'humilité, symbolise également l'égalité de
tous devant la mort et contribue à l'anonymat du
pénitent en masquant les traits de son visage.
La corde. D'une façon générale, la corde relève de la
symbolique de la discipline. Elle représente aussi le
moyen, tout comme le désir, de l'ascension. La corde
"d'argent" désigne la voie sacrée immanente
en la conscience de l'homme qui relie son esprit à
l'essence universelle.
C'est la voie de la concentration. C'est la voie de la
concentration par la méditation. Le sac muni de la
cagoule, ceint par la corde attachée par le triple
nud franciscain, est devenu l'insigne de chaque
confrérie.
La couleur des sacs définit les différentes
confréries.
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