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Petite histoire de la Communauté des Soeurs St Joseph

L'Etablissement des soeurs de St Joseph à Beauzac date de la fin du XVII° siècle. La maison est donc une des plus ancienne de la Congrégation.
L'acte où se trouve consigné cette fondation existe encore dans un vieux registre précieusement conservé par la communauté.
En première page de ce registre nous lisons en effet que les soeurs ont été "establies par l'Authorité de Monseigneur l'Illustrissime et Révérendissime Armand de Béthune Evesque et Seigneur du Puy, et à la requête de Messire Jean de Cusson et de Dame Justine du Pastural, Seigneur et Dame de Beauzac, l'an mille six cent soixante seize."
L'acte de fondation donne ensuite le procès verbal de l'organisation du personnel. "Nous, Supérieure et soeur de la congrégation de St Joseph de la maison de Lapte, appelées et assemblées à Beauzac, après avoir éprouvé et fait examiner selon nos statuts honnêtes filles : Marie Petit fille de Jean et de Denise Jullien du lieu de Breuilh, paroisse d'Apinac, en Forez, et Jeanne Chosson fille de Jean et de Marie Proriol, du lieu Charreyre paroisse de Beauzac, les avons admises à la réception de notre saint habit. Nos supérieures leur ont donné leur même nom de baptême." Le 12 janvier 1678 en foi de quoi nous avons signé le présent acte. Soeur Marguerite, de Lapte supérieure. Soeur Jeanne de Lapte.
Les premières fondations furent Marie Petit qui signera les pièces suivantes de son nom de baptême et du nom de son village : soeur Marie du Breuilh, de la paroisse d'Apinac dans le Forez et Jeanne Chosson de la Charreyre de Beauzac. Voici l'acte de leur profession signé de leur main :
"Nous soeur Marie du Breuilh, et soeur Jeanne de la Charreyre, faisons foi et certifions que par la grâce de Dieur, nous prîmes l'habit des soeurs de la congrégation de St Joseph dans notre maison de Beauzac de douzième de Janvier 1678 et ensuite avons fait notre noviciat dans notre maison de Beauzac, durant l'espace de deux ans pendant lesquels ayant pratiqué les exercices et observé les règles de la dite congrégation nous avons ce aujourd'hui 10° du mois de janvier de l'année 1680 fait volontairement et librement profession, entre les mains du R.P.F. Augustin capucin missionnaire dans l'église de Beauzac, en passant voeu simple de pauvreté, de chastetéet d'obéissance perpéuelles
En janvier 1682 Antoinette Bufferne âgée de 27 ans et originaire du bourg de St Julien d'Ance est reçue comme novice par soeur Marguerite de Lapte, Supérieure.
A peine l'association était-elle formée que les deux fondatrices se mirent en devoir de trouver une maison. Jean de Cusson, celui-là même que avait demandé la fondation se chargea de leur procurer un logement. Le 28 janvier 1686, il leur donne en possession et jouissance une maison située en ville de Beauzac, acquise de messire Charles Couffy, prêtre et Supérieur du séminaire du diocèse du Puy par contrat du 16 novembre 1682... Après la maison il fallait un jardin. Marie Petit, originaire d'Apinac va s'adresser à Noble Charles de Flacha, seigneur et baron d'Apinac en forez et autres places, lequel de son bon gré a vendu... à Marie Petit, Jeanne Chosson et Antoinette Bufferne de la congrégation de St Joseph établie à Beauzac, un jardin confinant du levant au jardin d'Antoine Mathieu de la Grange, du midi la grange et écurie de Messire Jean Souchon et du soi la maison à Marcellin Vial, la voie publique allant à la fontaine de Beauzac, de bise, ledit chemin et le fossé de la ville de Beauzac. La présente vente faite moyennant le prix et somme de cent trente cinq livres, et quatre livres d'étrennes aux demoiselles d'Apinac, filles du dit seigneur vendeur !
De 1676 à 1790, 36 jeunes filles originaires de la paroisse de Beauzac et des paroisses voisines demanderont d'être reçues dans la communauté. Nous savons par un document de 1791 que les soeurs de St Joseph de Beauzac possédaient une salle d'instruction pour faire la classe, elles devaient donc bien, depuis plusieurs années déjà, dispenser leur savoir aux enfants de Beauzac.
De 1790 à 1805 aucune entrée en religion n'est mentionnée sur le registre. La Révolution a chassé les religieuses de leur couvent. Le 25 juin 1793 un arrêté du Directoire départemental prescrivait aux municipalités d'expulser de leurs maisons les ci-devant soeurs de St Joseph, les Béates, les prêtres. Le 10 mars et le 13 avril 1791 le Pape Pie VI condamne sans ambiguïté la constitution civile du clergé. Beaucoup de prêtre qui avaient prêté serment se rétractent pour obéir au Souverain Pontife. Le premier prêtre du diocèse du Puy à monter sur l'échafaud était originaire de Besses paroisse de St Pierre Duchamp, l'Abbé Jean Mathieu Vassel. Les soeurs de Beauzac comme la plupart des religieuses du Velay vont quitter leur maison pour se réfugier dans leur famille ou dans un lieu plus sûr. Elles ont refusé de prêter serment à la constitution et elles sont donc expulsées par la municipalité de Beauzac. Seule soeur St Augustin qui elle avait prêté serment fut autorisée à rester, mais jugée incapable de faire la classe Dans la délibération du Conseil municipal de Beauzac du 3 juin 1791, il est dit que devant le refus de prestation de serment à la Constitution, les soeurs avaient renoncé à l'instruction de la jeunesse. Donc pendant quelques années il n'y eut plus d'école St Joseph à Beauzac. La prudence des soeurs ne les sauvaient pas toujours. Quelquefois, ne pouvant résister au plaisir de revoir leur maison, elles s'exposaient au danger d'être découvertes. C'est ainsi qu'une première perquisition fit une victime, une seconde en rafla trois autres et trois mois plus tard les trois dernières eurent la candeur de se présenter elles-mêmes geôlier de Montferrand (St Didier la Séauve).
Messire Jean-Pierre Maurin ayant refusé d'adhérer au nouvel ordre des choses établi par l'Assemblée Nationale fut dépossédée de sa cure le 20 juin 1791 et disparut pendant la période révolutionnaire. Il reparaît en 1796. Le 11 septembre 1805 il signe la prise d'habit d'une novice avec l'autorisation de Monseigneur Rachat vicaire général, de Marguerite Malfray 28 ans, dite soeur St Jean, renoue le lien rompu des vocations religieuses. Le 1er octobre 1805 Messire Jean Pierre Maurin procède à l'élection de la Supérieure : Jeanne Marie Grandechamp du lieu de Grandchamp paroisse de Beauzac, de soeur Margueritte Sarron, soeur Claire Favier, soeur du St Sacrement les soeurs Barbier et du Sacré Coeur ne sachant signer. La communauté est donc reconstituée par les soeurs qui ont survécu à la tourmente révolutionnaire.
Nous voyons pour la dernière fois le nom de Maurin curé de Beauzac sur le pourtour de la grosse cloche de l'église de Beauzac datée de 1808.
La communauté et l'école durent se développer car le 24 septembre 1807, les soeurs achètent le château féodal à Laurent Sylvain Colomb de Latour de Beauzac. Les signataires pour les soeurs étaient Jeanne Marie Grandechamp et Vitale Malfray, filles célibataires domiciliées audit Beauzac ici présentes et acceptant pour elles et pour les leurs, et moyennant le prix et somme de sept mille cinq cents francs en numéraires tournois et ayant cours. Pour les autres parties, Madame Félicité de Latour de Beauzac, épouse du dit Sieur vendeur, en présence de Gabriel Reymondier notaire Impérial et Royal à la résidence du chef lieu de la commune de Beauzac.
Jusqu'en 1825, date de la loi de Charles X sur les congrégations féminines, les communautés des soeurs de St Joseph étaient autonomes. Bien qu'ayant les mêmes constitutions et la même spiritualité, chaque maison formait ses novices et assurait la gestion de ses biens. A partir de l'ordonnance de 1827 qui fait de la Maison du Puy la Maison Mère des 59 communautés du département, il va s'organiser une première ébauche du généralat, Mgr Darcimoles lui donnant son existence canonique en 1844.
Les soeurs St joseph prodiguèrent sans soute sans discontinuer, l'instruction aux enfants de Beauzac, mais ceux-ci étant de plus en plus nombreux, les locaux ne furent plus adaptés. Il fallait donc bâtir une nouvelle école. Cette école, l'actuelle école St Régis, fut construite par une convention passée entre Dame Giraud Rosalie, soeur Rosalie, religieuse de l'instruction, agissant comme fondée de pouvoir de la communauté des dames de l'instruction du Puy - ordre des béates - et Ms Granger Jean et Granger Jean Claude entrepreneurs à Beauzac, le 13 octobre 1867. Comme les maisons des Assemblées dans les villages de Beauzac, cette maison dût servir à l'instruction des enfants du bourg, nous n'avons pas d'autres renseignements. Par la suite cette maison fut tenue par des frères des Ecoles Chrétiennes, ceux-ci faisant l'école aux garçons et les soeurs de St Joseph aux filles, avec en plus une maternelle.
Dans la seconde moitié du XIX° siècle, l'ordonnance de Napoléon III reconnaît les soeurs St Joseph du Puy comme hospitalières et enseignantes. Viennent ensuite les lois laïques qui sèmeront bien des obstacles et causeront bien des tracas aux écoles libres. La loi de 1904 supprime les congrégations enseignantes et ferme leurs écoles. Que faire ? Faut-il abandonner les enfants qu'elles instruisent ? Leur zèle leur fera accepter le sacrifice d'une sécularisation officielle. Les frères, quant à eux durent partir ils furent alors remplacés par des soeurs de St Joseph sécularisées rattachées à la communauté de Beauzac. Elles assuraient l'instruction des filles seulement. De ce fait les garçons durent aller à l'école publique dirigée par Mr Saby directeur et ancien secrétaire de Mairie de Beauzac et Mr Joseph Boudon. Un autre ancien instituteur laïque de Beauzac donnait des cours pour ceux qui désiraient poursuivre leurs études soit sur le brevet soit à un plus haut niveau d'instruction. Les cours du soir se faisaient au dessus de actuelle boucherie Fayolle, l'instituteur était Jean Claude Meynis (1839-1920).
En 1907 les soeurs, sous une façade purement civile, quittent leur école mise sous séquestre et s'installent à l'école de garçons Procès verbal fut établi par les gendarmes de Monistrol, à cheval, venus constater la fermeture de l'école le 2 septembre de la même année, Mme Poncet leur a déclaré : "Le 31 juillet dernier nous avons licencié toutes nos élèves et fermé nos quatre classes, que nous ne rouvrirons pas à la rentrée scolaire, mais nous occupons toujours l'immeuble, qui est notre propriété et nous continuons de vivre en communauté puisque nous sommes autorisées comme soeurs hospitalières."
D'après des renseignements obtenus de Mr Joseph Saby, une religieuse de ce couvent, Madame Durand Maria, natives de Félines, s'est sécularisée pour faire demande de création d'école libre au chef lieu de la commune de Beauzac, dans un local indépendant. L'école reste sous surveillance : le 8 janvier 1912 procès verbal des gendarmes de Monistrol : "Avons recueilli, étant en tournée dans la commune de Beauzac, les enseignements suivants de Mme Marianne Poncet, 52 ans : Je suis Supérieure de la communauté depuis 1898, j'ai avec moi cinq dames faisant partie de la même communauté, nous vivons du prix de notre travail, garderie d'enfants de 18 mois à 4 ou 5 ans ; dans nos loisirs nous faisons de la dentelle, de la couture, de la broderie, en somme tous les travaux de couture que les habitants veulent bien nous apporter. Nous faisons également le catéchisme aux enfants de Beauzac qui veulent bien venir. Nous veillons les malades et leur donnons les soins. Avant la sécularisation nous étions 8, deux se sont sécularisées et exercent la profession d'institutrices libres au bourg de Beauzac, elles font leur métier sous les ordres d'un comité."
Dès septembre 1929 soeur Hélène se consacra toute entière à la bonne marche du premier asile pour personnes âgées "Notre Dame du Bon Secours".

Notes recueillies par Marc Morel