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Le Four et la Maison de la Béate

Ces deux bâtiments qui appartiennent à la section de commune de Chazelet ont été une première fois rénovés par les habitant du hameau qui avaient effectué la réfection des toitures et la porte du four en 1975. Le four avait déjà été reconstruit en 1950, environ. En 1997, grâce aux fonds d'une organisation européenne l'Assemblée ou Maison de la Béate a subi un complet rafraîchissement. Même si les travaux ne sont pas terminés, nous avons voulu la faire revivre en la réaménageant avec tous les objets qui avaient été pieusement conservés par chacun des habitants du village, pendant la durée des travaux. Le four est toujours fonctionnel. Il sert en particulier à cuire le pain de la fête du village qui a lieu tous les étés. Nous espérons ainsi sauvegarder une partie de notre patrimoine local et ses traditions.

L'ASSEMBLEE DE LA BEATE

C'est, vers 1667, sous l'épiscopat de Mgr de Béthune, qu'une jeune fille du Puy, Anne-Marie Martel, fonda avec l'aide de M Tronson, directeur au grand séminaire, l'institution des Demoiselles de l'Instruction. Quelques années plus tard, en 1701, les religieuses s'unirent à leurs sœurs dites de l'Enfant Jésus, communauté créée par l'abbé Lefeulgueux, et la congrégation prit désormais le titre de Sœurs de l'Instruction de l'Enfant Jésus. Cette congrégation couvre comme un réseau de bienfaisance la contrée tout entière. Prières, instruction, visites des malades, soins des infirmes, aucune bonne oeuvre ne lui est étrangère. Elle se compose de dames proprement dites et d'affiliées. Les premières portent le nom de Demoiselles de l'Instruction, les secondes ne sont guère connues que sous le nom de Béates. Ce mot de béate serait, paraît-il, un résumé de l'expression latine " benedicta a deo " qui veut dire bénie de Dieu. N'est-il point toutefois plus normal de lui restituer sa signification étymologique qui est celle d' " heureuse ". Pourquoi la Béate ne le serait-elle pas en effet ? La Béate habite une maisonnette nommée Assemblée au-dessus de laquelle pend une petite cloche qui, matin, midi et soir, sonne l'Angélus, appelle villageois et villageoises aux exercices du chemin de croix, du chapelet et du mois de Marie et invite encore à prier, lorsque le prêtre porte le Saint Viatique à un habitant du hameau. Le rez-de-chaussée de l'assemblée est occupé par une grande salle dont les murs sont ornés de statues et de pieuses images. Sur le vieux plancher, des bancs de hauteurs différentes : les adultes prennent place sur les grands et les enfants sur les petits. Au-dessus du rez-de-chaussée, la chambre à coucher et la petite cuisine de la béate. Ses occupations sont multiples. Elle prend soin des petits enfants, lorsque les mamans vont aux champs, leur apprend les rudiments du catéchisme, de la lecture ainsi que de l'écriture. Elle visite aussi les malades, préside aux exercices religieux de l'assemblée, prend part aux couviges, autrement dit, aux réunions que les dentellières tiennent sur le pas des portes, vit de dons volontaires, du produit d'une ou deux quêtes et de quelques maigres redevances. Bien qu'écrivain révolutionnaire, Jules Vallès qui avait vu les Béates à l'œuvre sur les hauts plateaux vellaves, parle d'elles d'une façon sympathique et note au passage quelques curieux détails de leur vie de naguère. "En hiver, dit-il, les Béates travaillent à la boule. Elles plantent une chandelle entre quatre globes pleins d'eau, ce qui donne une lueur blanche, courte et dure avec des reflets d'or. En été, elles portent leurs chaises dans la rue sur le pas de la porte et les carreaux vont leur train. Si nos montagnes du Velay, du Gévaudan et du Vivarais sont restées encore si chrétiennes c'est à ces braves filles que nous sommes redevables de ce bienfait ". Un inspecteur d'Académie de la Haute-Loire, Monsieur Dunglas a fait, lui aussi, des Béates et de leurs petites écoles un splendide éloge. Ces Béates étaient nombreuses ; presque chaque hameau possédait la sienne. Sait-on qu'en 1880, elles étaient au nombre de 753 dans notre seul département. "La Béate est une création de notre sol, de notre climat de nos mœurs et de nos besoins. Quand l'Angélus cessera définitivement de tinter au clocheton de l'assemblée, il manquera quelque chose à la physionomie du village vellave" (U. Rouchon , La vie paysanne en Haute-Loire). La dernière Béate de Chazelet fut Marie Eugénie MERLE.

LE FOUR

" Sur un mur bas, en fer à cheval, une cheminée surmontant le toit ; des pierres taillées au ciseau pour l'encadrement de la gorge -de la bouche -qu'on ne pouvait songer à fermer qu'avec une porte de fer; des pierres sur champ pour l'ouverture de la fournette à cendres au-dessous de la gorge ; de larges pierres taillées en dalles carrées pour la sole ; des briques pleines mises sur champ par rangs concentriques et liées au mortier de glaise pour la voûte ; au-dessus de la voûte, une épaisse couverture de sable propre à garder la chaleur; enfin, coiffant bas le tout, un toit bien étanche et débordant, le seul dans les lieux habités, aux époques où la paille de seigle faisait les couverts, qui fût nécessairement en tuiles. Ainsi, pour bâtir le four, écartée, comme la paille, la chaux que la chaleur fendillerait, rien que de la pierre, de la glaise, cuite ou crue, et le fer de la porte ". L'AUVERGNE ET LE VELAY - Lucien GACHON
A Chazelet il y a encore une personne qui fait régulièrement son pain dans le four : " Dudu ". Voici comment faire, selon lui : " Pour une dizaine de tourtes, il faut 10 litres d'eau, 23 grammes de levure par litre, 2 poignées de sel gros et de la farine. On mélange le tout et on bat la pâte jusqu'à ce que ce soit bien épais. On laisse reposer pour que ça lève (environ 2 heures) le temps de chauffer le four. Il faut une douzaine de fagots pour que le four soit à bonne chaleur. Lorsque le four est blanc, on écarte les charbons autour et on laisse reposer. Lorsque les charbons sont éteints, on balaye soigneusement le four. On enfourne les pains et on ferme la porte. La cuisson dure environ 2 heures mais il est conseillé de vérifier au bout d'une heure. Si la cuisson est trop rapide, il suffit de laisser la porte ouverte pour la ralentir. On sait que les pains sont assez cuits en tapant dessus ".